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Pourquoi j’ai décidé de vivre dans une colocation solidaire?

Après des années de galère, sans domicile et isolé, j’ai enfin trouvé un havre de paix. Je m’appelle Georges et depuis 2020, j’habite dans une colocation solidaire aux Lilas. Dans cette Maison de Vie et de Partage, j’ai enfin trouvé l’équilibre de vie que je désirais.

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Notre Fondation accueille des personnes isolées… Nous sommes allés à la rencontre de l’un d’entre eux, Georges, qui nous fait entrer dans son quotidien.

Lorsqu’en 2019, Aude, mon assistante sociale, me parle de rejoindre une colocation solidaire, je reste perplexe. À l’époque, j’habite dans un hébergement d’urgence surpeuplé. Même en travaillant, je gagne de trop faibles revenus pour avoir mon logement. Intrigué par ce « logement partagé », je visite le lieu avec elle. Là-bas, je découvre un lieu remis à neuf et bien aménagé. Ainsi, quelques jours avant le premier confinement, j’emménage dans cette Maison de Vie et de Partage. On est seulement cinq. Très diffèrent des logements sociaux pour sdf, je m’y sens bien. Fini l’isolement pour moi. J’aime inviter du monde. Depuis, le travail n’abonde pas, mais heureusement, j’ai mon chez-moi. »

Sans domicile isolé ? Les défis du quotidien

En 2006, obligé de fuir mon pays, je pense trouver la paix en France. Sans domicile et isolé, je vis de nombreuses années de galère. Ma première nuit dehors ? Une épreuve. Mon premier hiver ? Un enfer. Heureusement, je compte de nombreux amis. Je rejoins un squat dans un immeuble abandonné de l’Est du 93. Là-bas, je découvre un monde de violence. Chaque jour, je vis dans la peur des vols. La drogue circule partout et rapidement, je décide de partir.

Pendant des années, je travaille ici et là. Un jour, je porte des planches sur un chantier. Le lendemain, je découvre la manutention. La semaine suivante, on m’embauche pour du ménage. Je cherche à rompre l’isolement et être autonome. Parfois, je rencontre des associations, par le biais de maraudes (des bénévoles apportent de la nourriture aux personnes de la rue). Par nos discussions, je souhaite contribuer aussi en mettant ma pierre. En 2017, je deviens bénévole dans l’association aux Captifs la Libération. Là-bas, je rencontre des personnes formidables avec le cœur sur la main. »

Logement partagé : une proposition qui a pu et su me séduire

En 2017, avec l’aide d’Aude, mon assistante sociale, j’intègre une colocation solidaire à Villejuif. Dans ce logement partagé, j’habite avec une dizaine d’hommes venant de tout horizon. Pendant deux ans, je vis une période plutôt stable. Cela me permet de faire les démarches pour avoir des papiers. Peu après, je commence un travail dans une entreprise de services à domicile.

Pourtant, je ne suis pas satisfait dans ce lieu. Je ne me sens pas autonome. Je ne peux pas inviter d’amis et je cherche une autre solution pérenne. En discutant avec Aude, je découvre les Maisons de Vie et de Partage. Tout de suite, ce partenariat entre l’Association Pour l’Amitié (APA) et la Fondation pour le Logement Social me semble prometteur. Le projet consiste en une maison partagée, constituée de cinq petits studios. Chacun habite dans son espace personnel et peut inviter dans une salle de vie commune. Surtout, c’est une solution pérenne. Avec un loyer modéré, je peux y rester aussi longtemps que je souhaite. »

J’ai pu rompre avec l’isolement, et faire partie d’une belle famille

À 44 ans, c’est la première fois que j’habite dans un studio ! Avec les confinements, je vis parfois des moments difficiles. Je travaille dans une société qui fait du service à domicile. Heureusement, je profite de la petite terrasse. Avec les autres gars de la colocation solidaire, je prends des cafés. Et puis, je regarde la messe du Pape chaque jour ! Une très grande joie, car dans mon ancien logement partagé la télé était interdite. »

Depuis la fin de l’été 2020, tous les studios sont occupés, fini l’isolement. Maintenant, je vis avec Romuald, qui vient de commencer un travail comme plombier en arrivant ici. Ou encore, Robert ancien trompettiste de 65 ans, qui se remet d’une opération du cœur. Parfois, on se retrouve dans la salle commune et on passe du temps ensemble. Hélas, les confinements retardent l’aménagement de cette salle. Elle accueillera un coin cuisine, un salon et une table pour manger ensemble. Mais, peu à peu nous la meublons avec des objets de récupération. Notre objectif : y organiser des repas communs réguliers. »

Rejoindre cette colocation solidaire unique m’apporte énormément d’indépendance. Peu à peu, je m’habitue à cette nouvelle autonomie. Je pense que cette Maison de Vie et de Partage est une solution magnifque pour les personnes sortant de la rue. Et j’aime le lien avec les autres qui habitent ici.

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La colocation solidaire des Lilas


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