Ouvrir des habitats inclusifs : c’est possible
Nos habitats inclusifs, partout en France
Les Maisons de Vie et de Partage reposent sur le constat que de nombreuses personnes fragiles souhaitent vivre dans un habitat partagé, adapté et inséré. Ce type de lieu de vie peut s’inscrire dans différentes lignes administratives, que ce soit du côté de l’investissement ou du côté du fonctionnement. L’habitat inclusif prend une place grandissante, et ce d’autant plus depuis le rapport « Demain, je pourrai choisir d’habiter avec vous ! » de Jacques Worlfrom et Denis Piveteau, en juin 2020.
Tour d’horizon des projets d’hier, d’aujourd’hui et de demain à la FLS.
Un nouveau projet de société : l’inclusion
L’objectif du rapport Wolfrom – Piveteau, transmis en juin 2020 au Premier Ministre, était clair : proposer une « stratégie nationale pour le déploiement à grande échelle de l’habitat inclusif ». En effet, alors qu’aujourd’hui, seules quelques milliers de personnes vivent dans les habitats inclusifs, l’idée du rapport est de projeter les moyens publics à mettre en place pour y loger 200 000 personnes d’ici 2030 (150 000 personnes âgées ; 50 000 personnes avec handicap). « Ce rapport voudrait être celui de la poursuite d’une quête : rendre visible les invisibles, en étant convaincus qu’ils ne sont pas une charge pour la société, mais une source de vitalité » est-il écrit dans les conclusions.
« Le déploiement de l’habitat partagé n’est pas seulement une politique « sociale » du grand âge ou du handicap, ni même une politique de l’habitat.
Rapport « Demain, je pourrai choisir d’habiter avec vous ! »
Jacques Worlfrom et Denis Piveteau, juin 2020
En novembre 2020, la création d’une Aide à la Vie Partagée (AVP) individualisée est actée par le gouvernement et le Parlement. Ainsi, chaque personne qui fait le choix de vivre dans un habitat inclusif se verra attribuer, sur conditions de ressources, l’AVP ; et cela au même titre que l’APL. Ceci représente un enjeu positif pour l’ouverture des Maisons de Vie et de Partage de demain.
Au travers cette dynamique, c’est bien l’inclusion qui est favorisée, et non la seule insertion. Comme en témoigne Philippe de Lachapelle, directeur de l’Office Chrétien des personnes Handicapées (OCH) dans une interview qu’il nous accordait récemment
« L’insertion laisse entendre que l’on « fait une place à quelqu’un », mais ce sera à lui de s’adapter. Depuis quelques années, nous entendons parler de plus en plus « d’inclusion » qui a dans l’idée que c’est à la société de s’adapter à lui. J’aime bien la définition de l’anthropologue Charles Gardou : « L’inclusion c’est être chez soi partout ». Nous devrions tous pouvoir être chez soi partout. C’est une notion plus ouverte qui permet un choix de vie. Les habitats partagés que la FLS développe vont dans ce sens. La personne handicapée ou fragile peut dire « je choisis où et avec qui je vais habiter » », qui est l’esprit même du rapport Piveteau – Wolfrom sur l’habitat partagé. Cela suppose qu’elle puisse aussi choisir d’en sortir. Ses choix la rendent actrice de son projet de vie.»
Philippe de Lachapelle
Directeur de l’OCH
Nos maisons reçoivent le forfait « habitat inclusif »
La première Maison de Vie et de Partage, la Maison Saint Jean-Paul II, ouvre ses portes début 2017. A ce moment-là, l’expression « habitat inclusif » n’était sur aucune des lèvres. Même, la définition en elle-même n’apparaît que 2 ans plus tard, fin 2018, avec la loi ELAN.
L’habitat inclusif est destiné aux personnes handicapées et aux personnes âgées qui font le choix, à titre de résidence principale, d’un mode d’habitation regroupé, entre elles ou avec d’autres personnes, […], et assorti d’un projet de vie sociale et partagée défini par un cahier des charges national fixé par arrêté des ministres chargés des personnes âgées, des personnes handicapées et du logement.
Article L.281–1 de la loi ELAN
Novembre 2018
Inspirés par d’autres acteurs de l’habitat partagé tels que Simon de Cyrène et Lazare, nous n’avons pas attendu ce cadre législatif pour nous lancer. Et dès 2016, nous lançons nos 3 projets pilotes. D’autant que de nombreux parents de personnes handicapées, voyant notre innovation sociale, venaient à notre rencontre pour nous demander l’ouverture d’une Maison de Vie et de Partage.
Pourquoi une telle attente ? Car cette troisième voie dans l’habitat, intermédiaire entre le logement individuel et les établissements collectifs, répond aux attentes de nombreuses personnes fragiles :
- L’isolement des personnes avançant en âge est limité grâce aux interactions sociales fréquentes dans nos habitats
- L’accès à l’autonomie des personnes handicapées est encouragé grâce à un habitat entièrement adapté
- L’inclusion sociale est facilitée grâce à l’animation et la coordination de la vie partagée.
L’isolement des personnes avançant en âge est limité grâce aux interactions sociales fréquentes dans nos habitats
L’accès à l’autonomie des personnes handicapées est encouragé grâce à un habitat entièrement adapté
L’inclusion sociale est facilitée grâce à l’animation et la coordination de la vie partagée.
Un seul chiffre témoigne de l’urgence d’ouvrir de tels habitats : 7 millions de personnes souffrent d’isolement en France aujourd’hui, selon le 10è rapport annuel* sur les solitudes de la Fondation de France (décembre 2020). Et bien évidemment, les personnes âgées et les personnes handicapées sont sur-représentées dans cette tranche de la population.
Nous sommes convaincus qu’il faut agir.
Pour que le handicap ou la précarité ne soit plus synonyme d’exclusion.
Une Maison de Vie et de Partage, c’est …
Une vie partagée
Un esprit familial
Une taille humaine
Une insertion dans la ville
Un loyer adapté
Aujourd’hui, dans notre réseau de Maisons de Vie et de Partage d’une quinzaine de lieux ouverts ou à ouvrir, 5 associations partenaires reçoivent le forfait annuel expérimental d’habitat inclusif. Il soutient notamment l’animation de la vie sociale et partagée, l’ouverture de la maison sur l’environnement extérieur ou encore la mise en place de partenariats durables, pour et avec les personnes qui habitent les Maisons.
Mais éphémère (3 ans max.) et très limité (8k€ / an / pers. max), ce forfait ne répond que de manière partielle aux souhaits de nos colocataires de vivre de manière pérenne et autant de temps qu’ils le souhaitent, dans un habitat partagé.
Concrètement, comment créer ma Maison de Vie et de Partage ?
Ouvrir une Maison de Vie et de Partage pour des personnes fragilisées par la maladie, l’âge ou le handicap peut intéresser de nombreux acteurs : des associations de parents, des aidants familiaux, ou encore des établissements médico-sociaux…
A la Fondation, nous le faisons en co-construction avec des associations partenaires pour répondre à leur besoin spécifique et trouver une solution adaptée et pérenne à chaque type de fragilité. Cette exigence nous engage à innover pour financer et construire des projets sur-mesure qui permettent de prendre soin de chacun et de l’environnement.
C’est pourquoi, chaque nouvelle Maison de Vie et de Partage passe nécessairement par quatre phases : la faisabilité, les études, la réalisation et enfin l’animation. A chaque étape, nous nouons une relation particulière, avec toujours le même fondement : la co-construction.