Ouverture de la colocation solidaire de Lourdes
Lourdes est un lieu de lumière, de ressourcement et de rencontres. C’est pourquoi la Maison de Vie et de Partage En Casa relève le défi d’une colocation solidaire pour des personnes isolées ou exclues, qui souhaitent retrouver le chemin de l’autonomie.
Il y a un an, nous avions lancé les travaux à l’occasion d’une première pierre. Désormais, ce magnifique projet entame une nouvelle étape et l’emménagement se prépare.
Nous sommes allés à la rencontre de Palmino PAOLUCCI, président de l’association En Casa, qui nous parle de cet habitat partagé situé au cœur de Lourdes.
Pourquoi créer une colocation solidaire à Lourdes ?
« Nous avons commencé depuis quelques décennies à naviguer dans une « société liquide » où les relations deviennent virtuelles. L’homme faible n’arrivant pas à construire de vraies relations humaines et ne pouvant pas accéder à l’autonomie est considéré comme un rebut et est laissé à l’abandon.
L’association En Casa lutte contre cette culture du gaspillage : elle démontre jour après jour, qu’en construisant l’autonomie, on réussit à s’enrichir tous ensemble. L’homme a besoin de contact humain et spirituel. Aujourd’hui, le monde entier peut être représenté dans un petit écran qui rentre dans la paume de nos mains. Le grand enjeu est de réussir à développer l’autonomie sans qu’elle devienne solitude.
La Maison de Vie et de Partage en photos
Précédent
Suivant
Comment envisager l’accès à l’autonomie à En Casa ?
Pour moi, la FLS soutient les personnes ayant des fragilités. Pour cela, elle construit des réseaux de personnes et d’associations aptes à accompagner les difficultés en s’implantant au cœur des villes, en encourageant et soutenant des associations locales qui animent la vie partagée avec des personnes fragiles et en proposant et valorisant un projet construit avec les personnes qui habitent la maison.
Nous souhaitions retrouver ces éléments importants dans notre colocation solidaire.
« Le premier pas c’est vraiment se connaître soi-même. »
Quand on travaille avec des personnes qui ont vécu des difficultés liées à la perception de leur identité ou des personnes qui ont eu de gros échecs dans la vie ou encore des personnes totalement isolées, la première action à faire est de les aider à se relever. Afin que les choses durent dans le temps, il faut travailler l’estime de soi. Sans la connaissance de soi, on ne peut avoir une estime de soi. Le premier pas c’est vraiment se connaître soi-même. Sinon, les efforts envisagés seront vains. Avec leurs regards bienveillants, les accompagnants encouragent la personne à grandir en lui proposant des initiatives « raisonnables », en fonction de son chemin de découverte de l’autonomie. L’un des pas vers l’autonomie consiste aussi à créer du lien social autour de soi, à acquérir des règles sociales. Pour cela, la vie partagée aide beaucoup.
Les étapes du projet
Création de l’association
2018
Début des travaux
Début 2020
Ouverture de la maison
Mai 2021
Quelles sont les relations dans cette colocation solidaire ?
Normalement, la famille est le lieu où se construit la personne. C’est au sein de ce premier cadre que toute relation humaine sociale se forme. Les autres acteurs de formation tels que l’école, le sport, les activités associatives ou encore la religion, permettent ensuite à la personne de développer son autonomie. Avec ces acteurs, la personne pourra répondre à divers besoins (développement corporel, humain, social, spirituel…) pour compléter et affirmer son autonomie.
Dans un premier temps, les rapports sont de type subordonnées et de protection (par exemple, la relation père/enfant ou maître/élève) puis ils évoluent de plus en plus vers des relations entre paires avec des engagements, et des responsabilités, plus importants. Au sein d’En Casa, la vie partagée recrée ce cocon familial, ce cadre premier, pour soutenir chaque personne dans la redécouverte de soi. Comme dans une famille, le responsable de la maison a un regard bienveillant. Et l’hétérogénéité des parcours (personnes atteintes de handicap, ayant vécu dans la rue, etc.) donne une grande liberté à tous pour se développer, dans leur richesse personnelle.
Témoignage
Avec Federica, que j’accompagne depuis 6 ans , nous vivions dans une maison partagée avec des personnes ayant différentes fragilités (personnes handicapées, personnes à la rue, personnes poussées à l’immigration par la guerre, la faim, la misère ou le trafic d’êtres humains forcés à faire les choses les plus misérables). Tous ensemble, nous étions une vraie famille où chacun pouvait donner quelque chose d’unique. Des personnes avec une fragilité telle que le handicap nous aident beaucoup pour développer notre sensibilité. Grâce à eux, nous nous sommes ouverts à une fragilité différentes de la nôtre et compris que chacun est un grand cadeau pour les autres.
Habituellement des maisons comme celle-ci se développent dans des grandes villes, Mais ici, grâce à la présence des sanctuaires, beaucoup de gens arrivent avec le rêve d’un rebond pour avoir une nouvelle vie.
La maison En Casa est le lieu idéal pour recréer le tissu social avec des personnes qui n’ont pas leur Histoire ici. La plupart arrivent sans espoir, mais chacun va découvrir qu’il peut donner espoir aux autres, qu’il peut vivre cette vie de partage et peut choisir de donner sa vie pour les autres. C’est quand tu découvres que quelqu’un peut encore croire en toi, que tu te rends compte que tu peux donner ta parole, ton expérience, ta vie pour les autres. Ta vie en devient plus riche, plus forte, plus légitime.
Katiuscia Vitaggio, maîtresse de maison à En Casa
Les dernières actus :
Grand moment lors de la signature des contrats de partenariat et de location entre la FLS et l’association En Casa
Maison En Casa – 2, chemin des rochers – 65100 Lourdes
associationencasa@gmail.com
Copyright : Association En Casa / FLS