Habitat inclusif, habitat partagé… De quoi parle-t-on ?
Habitat inclusif, habitat partagé, toutes ces expressions fleurissent dans les journaux, sur les plateaux télé, dans les textes législatifs et juridiques. Depuis 2021, une Aide à la Vie Partagée est déployée dans certains départements français. Elle s’adresse aux habitants vivant dans des habitats inclusifs.
Qu’est-ce qu’un habitat inclusif ?
D’après la loi ELAN de 2018, ce concept renvoie à un habitat regroupant des personnes âgées ou en situation de handicap, préférant un logement privatif auquel s’ajoutent des espaces communs et éventuellement des espaces dédiés à la vie associative du projet d’habitat inclusif. Le but de cette solution de logement est de proposer une alternative aux structures médicalisées dont le nombre de places reste limité.
Les délais d’attente pour obtenir une place dans un établissement médicalisé peuvent être très longs, ce qui pousse les demandeurs à se tourner vers des modes d’habitats alternatifs correspondant mieux à leur projet de vie.
Que peut-on faire si l’on n’a ni accès à un logement social ni à une place dans un institut médicalisé ? Tel est l’enjeu actuel des personnes en situation de handicaps et des seniors. L’habitat inclusif œuvre à l’insertion dans la société des personnes isolées. Il permet un accès à des activités communes à tous les locataires (animations) et à un accompagnement individuel selon les besoins de chacun.
Dans le langage courant, l’habitat inclusif renvoie également à des appartements au sein d’un ensemble immobilier. Il peut s’agir de locataires partageant des locaux communs mais ne vivant pas ensembles. Les bailleurs sociaux optent pour cette solution afin de diversifier leur offre locative. Les publics cibles sont handicapés ou âgés et disposent de revenus modestes. La notion d’habitat inclusif fait l’objet d’une confusion avec celle d’habitat partagé.
Qu’est-ce qu’un habitat partagé ?
En effet, l’habitat partagé rejoint grandement la notion d’habitat inclusif car il vise à insérer socialement des publics fragiles par le logement. L’habitat inclusif est un terme souvent employé pour désigner l’habitat partagé.
Toutefois, la principale différence se situe au niveau du public cible. Ici, ce dernier est bien plus large car il comprend les personnes âgées, handicapées, les SDF, les migrants, les réfugiés, les femmes isolées. Ce type d’habitat peut prendre la forme d’une maison ordinaire, d’un Lieu de Vie et d’Accueil, d’une Maison de Vie et de Partage (typique des projets de la Fondation pour le Logement Social), d’un foyer, d’un habitat inclusif.
Tout habitat partagé se veut par définition inclusif pour ses résidents. Cependant, nous préférerons employer cette expression d’« habitat inclusif » pour désigner l’habitat dédié aux personnes âgées et handicapées, comme le veut sa définition stricte (loi ELAN, 2018). L’habitat partagé s’ancre dans un processus de recherche en innovation sociale, car il s’attache à apporter des solutions à des défis sociaux et sociétaux tels que l’insertion sociale et professionnelle, l’inévitable prise en compte du vieillissement de la population française et les répercussions économiques de la crise sanitaire sur les Français. Enfin, notons que si l’habitat partagé s’apparente à une réponse à des besoins sociaux urgents, les outils naissent lentement, ce qui entraîne un décalage entre les attentes des Français et la réalité législative et juridique.
FAQ #habitat inclusif# habitat partagé
- L’habitat inclusif, c’est pour toutes les personnes en situation d’exclusion sociale.
FAUX
L’habitat inclusif est réservé aux personnes porteuses d’un handicap mental, psychique et/ou aux personnes âgées.
- L’Aide à la Vie Partagée (AVP) concerne tous les habitants vivant dans des habitats partagés.
FAUX
S’il y a bien une vie partagée dans un habitat partagé, l’AVP est à destination des habitats inclusifs. Cette dénomination de vie partagée peut prêter à confusion.
- L’habitat partagé n’existe pas dans les textes législatifs.
VRAI
Pour l’instant, il n’existe aucune mention de l’habitat partagé dans les textes de loi. Seul l’habitat inclusif est légitime au regard de la loi et possède sa définition et son cadre juridique.
- Depuis la crise du coronavirus, il y a eu une prise de conscience de l’isolement des Français.
VRAI
C’est juste, cependant cela ne veut pas dire que des mesures seront rapidement prises par les pouvoirs publics. C’est pour cela que les porteurs d’habitats partagés se multiplient afin de trouver des alternatives aux instituts médicalisés notamment.
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