En coulisses : une jeunesse qui s’engage

« Je suis admirative de leur sincérité »

«  C’’est à vous, jeunes de tous les pays du monde que je m’adresse. Parce que vous possédez la plus grande puissance du monde « L’AVENIR » disait Raoul Follereau en 1962.Bogusia, jeune volontaire en service civique à l’association PARM, l’association partenaire de la FLS dans la création de la maison de vie et partage de Saint-Étienne. Elle incarne cette jeunesse pleine de détermination et consciente  de son pouvoir de changer les choses.

Nous l’avons rencontré et elle va partager avec nous, tout au long du mois d’avril, son expérience et les raisons de son engagement.

Groupe de 3 femmes en train de converser

Bogusia, à l’occasion de la première pierre de la Maison de Vie et Partage de  Saint-Etienne.

FLS – Peux-tu te présenter ?

Bogusia – Je m’appelle Bogusia, j’ai 24 ans. Après l’obtention, de mon master 2 en  Histoire des droits de l’homme, et un stage de fins d’étude dans le secteur public, j’étais en quête de sens dans ma vie professionnelle. Je voulais acquérir une autre expérience dans un domaine qui ne soit pas forcément juridique. Le service civique s’est présenté à moi comme une opportunité de développer des compétences tout en étant au service des autres. Je pouvais ainsi m’engager pour une cause.

Au fond de moi, j’ai toujours eu ce désir d’aider les autres, sans savoir comment faire… bien qu’aider son prochain semble simple et naturel, il est parfois difficile d’aller vers lui et de lui apporter l’aide dont il aurait besoin tout en douceur, tout en respectant sa dignité … Et j’ai eu la chance de découvrir quelques-uns des gestes, grâce à ce volontariat.

FLS – Comment as-tu entendu parler de PARM ?

Bogusia – Judith, une des membres de l’association que je connaissais, m’en a parlé, alors que je réfléchissais à m’engager. Je n’avais jusque-là jamais eu de contact avec des personnes handicapées …  Je me suis dit que cela pourrait être une expérience enrichissante et me suis  lancé dans cette aventure! En octobre 2015 a commencé mon service civique au sein de la structure, après deux semaines d’immersion dans la communauté de L’Arche à Lyon. Et j’étais loin d’imaginer tout ce que cette expérience m’apporterait !

FLS – Qu’est ce qui t’a le plus marqué depuis le début de ton volontariat ?

Bogusia – Je dirais sans hésiter que c’est le contact avec les personnes handicapées …  Cette simplicité : c’est un bonheur ! Je suis admirative de leur sincérité, de leur désir de partager et de donner aux autres…

Leur joie de vivre est aussi désarmante… En effet malgré leur quotidien parfois difficile, les personnes du cercle d’amitié semblent beaucoup plus heureuses que nous. Pourquoi ? Parce qu’elles arrivent à se contenter des choses simples, des petits bonheurs…

Et ce qui est beau, c’est de voir d’autre personnes extérieures « au monde des handicapés », vivre le même émerveillement que moi. Lors d’une de nos activités bowling, il y avait un groupe de jeunes qui jouaient sur la piste voisine à la nôtre. C’était beau de voir qu’il n’y avait pas de différence… Ces jeunes étaient là pour passer un bon moment… comme les personnes handicapées. Et autour d’une activité aussi banale que le bowling, le cercle d’amitié a suscité l’admiration de ces jeunes de la piste d’en face ! Qui ont pu réaliser que les seules barrières qui existaient entre eux et les handicapés étaient celles construites par leurs aprioris…

Bien que j’ai pu à plusieurs reprises intervenir auprès de jeunes, afin de leur expliquer l’importance d’inclure les personnes handicapées à la société … Ce moment était le plus beau des témoignages : les personnes handicapées ont tout à fait leur place dans notre société et ont leur richesse à apporter.

« Lire la joie dans les yeux des personnes du cercle d’amitié »

2 personnes jouant au baby-foot

Bogusia et un des jeunes hommes du cercle d’amitié PARM, à l’occasion d’un des rassemblement organisé par l’association.

FLS – Peux-tu nous expliquer ta mission en quelques mots ?

Bogusia – Je suis volontaire service civique de la FLS, détachée auprès de l’association PARM. La Maison de Vie n’est pas encore ouverte, mais il y a tellement à faire. Je m’occupe surtout de l’organisation des événements du cercle d’amitié de PARM… Réunissant des adultes handicapés, des parents, des jeunes d’aumônerie : ce cercle a vocation à faire grandir l’amitié entre eux avant même l’ouverture de la Maison. Et je suis fière de voir ce que nous faisons avec ce cercle !

Une de mes autres missions consiste à faire connaître l’association à l’extérieur, avec les bénévoles. Par exemple, le mois dernier, j’ai présenté, devant plus d’une centaine de bénévoles de Foi et Lumière de la Loire, la Maison de vie, avec l’association. J’ai aussi eu l’occasion d’intervenir dans des aumôneries étudiantes  et d’échanger avec des jeunes concernant le handicap dans la société et la mission de cette future Maison. Il peut m’arriver enfin d’apporter mon soutien concernant la mise en place du statut associatif de PARM, c’est vrai que PARM est une jeune association, créée en 2015.

FLS – Ce cercle d’amitié dont tu parlais, il m’a l’air d’être une vraie réussite pour toi ?

Bogusia – Oui, effectivement ! Ces moments, dont j’ai parlé plus tôt, consistent à préparer les futurs résidents à habiter ensemble. Pour ce faire, je consulte les parents afin de savoir ce que leurs enfants aiment bien faire, quels proches nous pourrions associer… Ainsi j’organise des activités en tentant de concilier les envies et disponibilités de chacun.

Et c’est une joie de voir y participer des personnes handicapées mentales, les parents et proches, d’autres bénévoles de PARM (certains accompagnent, d’autre participent…). L’autre jour, nous étions au bowling ; nous avons pu également aller jouer à la pétanque ; faire des crêpes… J’aime également quand les portes du local PARM s’ouvrent, quand des parties de baby-foot animent ces lieux !

FLS – Entre l’organisation  d’activités, les interventions en  public… Tes journées nous ont l’air bien rempli… Quel enrichissement t’apporte cette expérience, sur le plan personnel et professionnel ?

Bogusia – A vrai dire ces 2 plans sont assez liés ! Par exemple, m’exprimer en public a toujours été une appréhension…. Au fil des diverses interventions, j’ai pris de l’assurance et je suis de plus en plus à l’aise.

Bien sûr, j’ai toujours quelques craintes avant de prendre la parole. Cependant, je prends de plus en plus de plaisir à le faire. C’est un enrichissement au niveau professionnel mais également au niveau personnel.

Ce service civique m’a également apporté au niveau relationnel, il m’est plus facile d’aller vers les autres, d’être dans un groupe et de construire ensemble un projet…

J’ai aussi appris à travailler en partenariat avec d’autres personnes. Une de mes missions consiste à organiser des activités pour les autres. Si au premier abord, je pensais qu’il me suffirait de monter le projet de A à Z puis de le présenter aux personnes handicapées et à leurs familles, j’ai vite découvert que ça ne pouvait fonctionner comme ça… En somme, ce qui m’avait été dit dès le début de l’aventure : ne pas « faire pour » mais bien « faire avec » toutes les parties prenantes ! Afin que ces moments plaisent, je les organise désormais dès le départ en dialoguant avec les personnes concernées, et en les sollicitant au fur et à mesure. Ce service civique m’a donc appris que l’échange avec les autres était primordial.

Enfin cette mission me permet de m’épanouir. J’étais à mille lieux d’imaginer à quel point être utile aux autres, pouvait être enrichissant… Le simple fait de lire la joie dans les yeux des personnes présentes à ces moments de partage du cercle… C’est la plus belle des récompenses…

Vivre un service civique : « donner autant qu’on reçoit » !

Portrait d'une femme

Bogusia et un des jeunes hommes du cercle d’amitié PARM, à l’occasion d’un des rassemblement organisé par l’association.

FLS – Pourquoi, selon toi, un jeune doit-il s’engager en service civique ?

Bogusia – Il y a différentes sortes de services civiques, mais dans tous les cas ils permettent de découvrir une structure qui joue un rôle particulier au sein de la société. Dans mon cas, cette expérience m’a fait découvrir le monde associatif et constater que rien qu’en étant bénévole on peut beaucoup donner et recevoir. Le service civique est selon moi une sorte de « bénévolat » formalisé, plus encadré et facilitant, par conséquent, l’accès aux structures sociétales, et qui me permet d’être un peu rémunérée.

Avant ce volontariat, les associations que je fréquentais étaient des purs loisirs, mais maintenant au sein de PARM, je défends une cause ! Et non des moindres, car il s’agit de favoriser l’insertion sociale de personnes qui ont malheureusement tendance à être mises à l’écart en raison de leur handicap. C’est aussi une manière de m’investir dans la défense de la dignité des personnes avec qui j’ai la chance de travailler.

C’est également une opportunité de découvrir un domaine auxquels on est étranger, de s’ouvrir aux autres… je le conseille à 100%!

FLS – Quelle trace as-tu envie de laisser dans PARM ?

Bogusia – Des souvenirs ! Je considère que c’est véritablement une chance que de travailler pour la création de l’association. A côté de tout l’aspect administratif, nous sommes aussi témoins de la construction progressive des relations au sein de l’association.

Les premières rencontres ont lieu entre des parents – tous confrontés à la même réalité concernant le handicap de leurs enfants -, les futurs résidents et des personnes extérieures qui viennent soit pour accompagner, soit pour partager des moments d’amitiés. Des liens se créent naturellement.

Mais avec le temps, on va oublier une bonne partie de ce que l’on vit actuellement. Si pour le moment faire des activités créatrices n’a pas pu aboutir, les souvenirs pour l’instant passent notamment par des activités faites ensemble et des photos prises à l’occasion. Cela me plairait que nous puissions immortaliser ces bons moment que nous passons en construisant la future communauté de la Maison de Vie de Saint-Etienne… Qui sait, peut-être au week-end de fin d’année du cercle d’amitié, le 30 avril ? Je croise les doigts !

Logo de l'Association PARM

 Je souhaiterais laisser des souvenirs, car il m’apparaît fondamental de préserver l’esprit dans lequel l’association a vu le jour, pour ceux qui viendront après nous, avec l’histoire de sa genèse. Ce que nous sommes en train de bâtir, répond à un besoin de parents soucieux de leurs jeunes, aujourd’hui adultes. Ils veulent leur offrir des garanties quant à ce bien qu’ils veulent leur laisser en héritage. Avec le temps, il ne faudrait pas que cette vision se perde.

FLS – Si un autre jeune devait s’engager dans l’animation du cercle d’amitié de PARM,

quels conseils lui donnerais-tu ?

Bogusia – Pour le moment le cercle d’amitié est en fait un groupe d’amis qui se rencontrent pour passer de bons moments ensemble. Les relations sont donc d’égal à égal, dans le respect de l’autre et la bienveillance. Les parents m’ont bien signalé, que le propre des personnes trisomiques (notre groupe réunit pour le moment majoritairement des trisomiques), est de beaucoup imiter ce qu’ils voient. Mais en ce sens, ils imitent tant ce qui est bien, que ce qui est mauvais. Dans ce contexte, il faut donc veiller à cultiver des relations amicales fondées sur la générosité, la patience et la bienveillance des uns à l’égard des autres.

La leçon : il ne faut pas chercher à faire compliqué ! C’est ce que j’ai mis du temps à comprendre, j’étais peut être trop exigeante avec moi-même, je voulais tout prévoir à l’avance, mais j’ai réalisé que les familles avaient une expérience que je n’avais pas et que si je pouvais suggérer de nouvelles propositions, je devais  m’appuyer sur les parents  et leur expérience pour que l’activité soit réussie.

Une fois que les locaux ouvriront, la mission des  jeunes en service civique sera quelque peu différente  de la mienne. Il s’agira pour le jeune volontaire de servir l’autre, c’est-à-dire être présent, à l’écoute et indulgent à l’égard des résidents. Car comme dans les relations quotidiennes, des conflits peuvent émerger, et il faut parfois être prêt à entendre des paroles ingrates, c’est ce que m’a dit une volontaire en service civique dans une structure qui fonctionne déjà.

FLS – Quels sont tes projets à la fin de ce Service Civique?

Bogusia –     Les idées ne sont pas encore parfaitement claires. En tout cas, si je reste sur Saint-Etienne, j’aimerais beaucoup garder contact avec les personnes handicapées de la communauté de PARM, car le groupe est vraiment agréable et ils sont très encourageants dans ce projet. Passer du temps avec eux me plait… et j’y ai tissé beaucoup de liens.

Cette expérience à été très enrichissante au niveau personnel et professionnel… J’en suis très reconnaissante à la Fondation pour le logement social et en particulier à mon tuteur.

Maintenant je ne vais probablement pas travailler professionnellement dans ce domaine, car je souhaiterais revenir à mon domaine d’étude avec tout l’enrichissement que m’a apporté cette belle expérience. Seule certitude : je souhaite continuer à agir pour cette cause sur mon temps libre !


Découvrez la maison de Saint-Etienne

La FLS tient à remercier Bogusia de son engagement, de son implication auprès du cercle d’amitié et de l’association PARM… et de sa patience pour la réalisation de cette interview !

Devenir volontaire pourquoi pas moi ?

Témoignages de Vie – Pacôme

Pacôme MVP Clos Bartimée

 

Pacôme est âgé de 40 ans et habite la maison du Clos Bartimée depuis 2 ans. Il était auparavant dans un foyer et a fait le choix de venir au Clos car il voulait vivre chez lui, dans une vraie maison avec son studio et des lieux partagés. Dans la journée, il est dans un foyer occupationnel « La petite maison » où sont proposées des activités créatives et sportives. Il aime particulièrement les plantes et les tracteurs.

Nous lui avons posé quelques questions :

Pourquoi avez-vous voulu venir au Clos Bartimée ? « Cela fait longtemps que je voulais venir car j’étais dans un foyer . Les autres m’embêtaient. Ici c’est plus calme. »

Etes-vous heureux avec les autres habitants ? « Oui, je suis bien ici ».

Qu’aimez-vous faire particulièrement ? « J’aime bien me promener en ville, et mes cours de violon »

Pacôme joue bien et prend des cours depuis longtemps, tous les lundis.

Il chante aussi dans la chorale du Clos qui réunit habitants et bénévoles.

Il a 4 frères et soeurs et de nombreux neveux et nièces qu’il voit régulièrement. Il rentre aussi le week-end chez ses parents quand il le souhaite.

Le 20 novembre, quand nous l’avons appelé, Pacôme était heureux car il y avait une fête le soir pour l’anniversaire de Fanny. Fanny et Claire sont les deux merveilleuses « compagnes » qui accompagnent les habitants du Clos.

Le Clos Bartimée, une MVP où il fait bon vivre !!

Témoignages de Vie – Agathe

Agathe MVP de Parm à Saint-Étienne

 

Agathe, 36 ans, habite dans la Maison de PARM au coeur de Saint-Étienne depuis son ouverture en 2019. Ses parents sont à l’origine de cette maison ; son père, pédiatre, est malheureusement décédé prématurément. Agathe a eu beaucoup de mal à s’en remettre, mais avec le soutien de sa mère, de ses soeurs et surtout grâce au travail quotidien de l’équipe de PARM, elle a pu surmonter cette épreuve.

Pendant la période du COVID, l’équipe a fait le choix de rester avec les habitants dans la maison. Cette période, où habitants et membres de l’équipe étaient ensemble 24 heures sur 24, a été une véritable chance pour se comprendre et se former. Ainsi, Agathe a pu faire un réel travail sur son alimentation et sa communication.

Aujourd’hui, elle est heureuse de cette vie en communauté et fait le bonheur de la maison par sa joie et sa bonne humeur. Son frère, Pierre-Maxence, plus jeune, vit aussi dans cette maison.

Agathe participe deux jours par semaine à l’atelier de cuisine externalisée du restaurant CHROMOSOME, qui a ouvert à Saint-Étienne (9, rue Liogier, ouvert en semaine à midi, fermé les week-ends et vacances scolaires).

La Maison de PARM, au coeur de Saint-Étienne, est prise en charge jour et nuit par une équipe de 7 personnes sous la houlette bienveillante de la responsable de maison, Anne Berger. Un service civique et de nombreux bénévoles d’écoles ou d’associations contribuent également à l’animation de la Maison. Certains habitants travaillent dans un ESAT situé non loin.

En milieu d’année prochaine, en 2025, une deuxième maison va ouvrir à Saint-Étienne, au domaine Saint-Antoine. Elle accueillera 14 jeunes adultes porteurs de handicap, dans ce beau domaine arboré de plus d’un hectare. Un béguinage et des locaux d’activités ouvriront sur le même lieu en 2026.

Maison de Vie et de Partage® Paray-le-Monial

La FLS s’est portée acquéreur en mars 2022 d’un premier site à Paray-le-Monial. Situé en cœur de ville, à quelques minutes à pied des transports, des services et du sanctuaire du Sacré-Cœur. Fin 2023, la FLS a acquis un second site, permettant ainsi de proposer :

1. Une Maison de Vie et de Partage® Sénior, proposant à des personnes âgées autonomes un logement adapté à l’évolution de leur besoin et intégrant des espaces communs pour favoriser les échanges, tout en assurant l’indépendance et les souhaits de vie de chacun. Tout ceci dans une ambiance conviviale et bienveillante.

Les travaux de la maison s’étaleront sur la période 2024-2026.

2. Un bâtiment d’activités, constituant un espace associatif dont le projet est en lien avec la MVP Senior.

Les travaux du bâtiment démarreront courant 2024.

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Maison de Vie et de Partage® Saint-Antoine

La Fondation pour le Logement Social s’est portée acquéreur en juillet 2020 du site de la Maison Saint-Antoine à Saint-Etienne, pour un montant de 1,8 M€. Situé dans un espace boisé de plus d’un hectare, ce lieu est destiné à accueillir un projet multi-dimensionnel alliant :

1. Une Maison de Vie et de Partage® Handicap qui accueillera 15 habitants autonomes atteints de trisomie et encadrés par des maîtresses de maison sur une surface de 470 m2 ;

2. Une Maison de Vie et de Partage® Sénior proposant 10 logements de type T2 et T3 avec des espaces partagés sur une surface de 600 m2 ;

3. Un troisième bâtiment sera dédié à une activité tertiaire qui renforcera le caractère collaboratif et inclusif du site.

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11 MVP déployées par la FLS, grâce à votre soutien !

La Fondation pour le Logement Social se mobilise toujours pour permettre à des personnes en situation de fragilité, de vivre dans un logement et un environnement favorisant leur autonomie. Parce que, selon nous, l’autonomie va de pair avec le lien social, il est primordial de construire son avenir en lien avec les autres. Depuis 2017, nous avons pu déployer 11 Maisons de Vie et de Partage®. Insérées au cœur des villes, nos MVP s’inscrivent dans une logique du bien-vivre et du bien-vieillir.

Découvrez toutes nos maisons et leurs habitants en situation de handicap,en réinsertion ou isolées.

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Interview : Tony Delmotte

Tony Delmotte : Responsable de relations locataireset exploitation à la FLS

La Fondation pour le Logement Social (FLS) s’est fixée comme objectif d’humaniser la gestion sociale locative adaptée. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette approche ?

L’humanisation de la gestion sociale locative adaptée est un objectif essentiel pour nous. Nous souhaitons que les résidents de nos Maisons de Vie et de Partage® (MVP), en particulier ceux qui sont vulnérables, se sentent soutenus, respectés et bien intégrés dans leur communauté. Pour ce faire, nous avons mis en place un certain nombre d’approches, notamment :

La communication empathique : nous écoutons activement les préoccupations des résidents, leurs besoins et leurs suggestions. Nous mettons en place des conseils de concertation pour favoriser l’échange entre les résidents et le personnel.

La personnalisation des services : nous adaptons les services aux besoins individuels des résidents, en tenant compte de leurs différences culturelles, de leurs besoins liés au handicap, de leur âge, etc. Nous proposons des plans de soutien individualisés lorsque cela est nécessaire.

L’appui et le conseil du personnel ou des bénévoles : nous intervenons en soutien auprès du personnel en charge de l’animation des MVP. Nous proposons des formations à l’écoute active, à la gestion des conflits et à la compréhension des problèmes spécifiques auxquels les résidents peuvent être confrontés.

La participation des résidents : nous impliquons les résidents dans les décisions qui les concernent. Nous organisons des réunions régulières où ils peuvent exprimer leurs préoccupations, leurs besoins et leurs suggestions.

La réactivité aux problèmes : nous réagissons rapidement aux problèmes des résidents, qu’il s’agisse de réparations, de conflits ou d’autres questions.

L’orientation vers les services : nous orientons les résidents vers des services sociaux, des groupes de soutien ou des professionnels de la santé lorsque cela est nécessaire. Nous communiquons des informations sur les ressources disponibles.

Vous avez vu des bénéfices à l’humanisation de la gestion sociale locative adaptée ?

Oui, bien sûr ! Cela a créé un environnement où les résidents se sentent non seulement logés, mais également respectés, compris et soutenus. Cela favorise une meilleure qualité de vie et contribue à l’intégration sociale de tous les locataires, indépendamment de leurs besoins ou de leurs défis particuliers. Et nos Volontaires en Service Civique contribuent à cela.

La Gestion Sociale Locative et Adaptée (GSLA)

La Gestion Sociale Locative et Adaptée est une composante importante de la gestion immobilière, notamment dans le secteur du logement social. Il s’agit ici de la relation entre la FLS et ses locataires, en mettant l’accent sur le bien-être de ces derniers et leur intégration dans l’habitat.

Voici quelques aspects clés de la Gestion Sociale Locative Adaptée pour la FLS :

1. Accueil et information :

La Gestion Sociale Locative Adaptée commence par un accueil chaleureux des locataires potentiels. La FLS fournit des informations sur les logements disponibles, les conditions de location et les services inclus. A ce stade, il est important que chacun prenne conscience de ses droits et de ses responsabilités.

2. Sélection des locataires :

La Gestion Sociale Locative Adaptée implique souvent des critères de sélection des locataires qui prennent en compte la diversité et les besoins spécifiques. Il peut s’agir de garantir l’accès à un logement abordable pour des personnes à faibles revenus ou de favoriser l’intégration de personnes fragiles.

3. Suivi et soutien social :

La FLS veut favoriser le bien vivre et bien vieillir de ses locataires. Cela peut inclure des conseils sur des démarches administratives, l’orientation vers des services sociaux, ou l’assistance pour résoudre des problèmes spécifiques.

Des Volontaires en Service Civique viennent aussi renforcer les équipes.

4. Accessibilité et adaptation :

La FLS veillent à ce que les logements soient totalement accessibles aux personnes en situation de handicap.

5. Animation de la vie communautaire :

Pour favoriser la cohésion sociale, la FLS, en lien avec des associations, propose des activités en commun à caractère culturel ou sportif, des rencontres entre locataires ou des projets participatifs. Des journées « portes ouvertes » permettent aussi de faire connaitre les MVP aux habitants de la ville.

6. Résolution des conflits :

En cas de conflits, la FLS intervient pour trouver des solutions. Cela peut impliquer des médiations ou des négociations.

7. Prévention de l’expulsion :

Lorsqu’un locataire est en difficulté financière, la FLS recherche d’abord et avant tout des solutions de règlement, des aides financières, des plans de rétablissement ou oriente le locataire vers les aides auxquels il peut avoir droit.

8. Évaluation et amélioration :

La Gestion Sociale Locative Adaptée inclut l’évaluation régulière des besoins des locataires et des services fournis. La FLS cherche constamment à améliorer la qualité de vie de ses locataires, dans le logement comme dans l’environnement, notamment en favorisant les liens avec les habitants de la cité, les associations, ….

9. Collaboration avec les parties prenantes :

La FLS travaille en étroite collaboration avec les autorités locales, les organisations à but non lucratif, les agences de services sociaux et d’autres parties prenantes pour maximiser l’impact de la Gestion Sociale Locative Adaptée.

10. Rendre la fragilité visible :

En privilégiant le centre-ville pour ses MVP, la FLS contribue à rompre l’isolement des Habitants. Des jeunes Volontaires en Service Civique contribuent à l’animation des maisons et comprennent ainsi la fragilité.

Présentation des travaux de la Maison de Vie et de Partage à La Roche-sur-Yon

Le 8 juin dernier, se retrouvaient autour de Michel Récipon, Président de la Fondation pour le Logement Social, Jean-Philippe l’association un Ptit+ et Pierre de Villiers pour la présentation de notre Maison de Vie et de Partage à La Roche. Notre MVP accueillera à la rentrée 15 personnes atteintes de handicap mental et d’étudiants.

Une occasion pour la FLS de rappeler son souhait de développer des solutions souples et innovantes à destination des personnes fragiles ou en situation de fragilité.

Créée en 1988 et reconnue d’utilité publique en 1990, la Fondation est toujours partie du besoin des familles pour bâtir la solution immobilière adaptée sur le plan architectural (nombre de pièces), géographique (accessibilité par rapport à l’emploi et aux écoles) et économique (montant des loyers).

Depuis 2015, la Fondation a recentré son activité sur les Maisons de Vie et de Partage, concept novateur à l’époque d’habitat partagé intégrant des espaces privatifs et des espaces communs. Aujourd’hui, la Fondation dispose de 10 MVP à travers le territoire et ambitionne d’en créer 2 à 3 nouvelles par an.

Pour Jean-Philippe Guilhaumon, Président de l’association un Ptit+, ce projet commun avec la FLS participe à cette même logique de trouver LA solution adaptée aux besoins des futurs habitants. La particularité de ce projet réside dans la coexistence sous un même toit de personnes atteintes de troubles mentaux et d’étudiants. L’objectif est d’établir un échange riche pour, à terme, faire accepter le handicap.

Comme le souligne Michel Récipon, « cette aventure humaine avec l’association un Ptit+ se poursuit bien au-delà de la livraison du bien immobilier ». Et de conclure la journée par un souhait : qu’ici « des fenêtres s’ouvrent, des portes claquent, des rires et des disputes éclatent, bref que la vie et le partage s’inscrivent entre ces murs ».

Pour le Général Pierre de Villiers, ce projet novateur doit et va essaimer. Il porte les valeurs de l’engagement et de l’audace. Et de préciser combien ce projet recentre l’Homme au cœur du projet, en créant une unité et des échanges porteurs d’espérance. Au fond, le projet de La Roche porte en lui les marques nécessaires de l’exemplarité des jeunes vis-à-vis des Ptit+ , avec passion et optimisme, humilité et ouverture aux autres, patience et humanité.

La région et la mairie insistent sur leur engagement à permettre l’émergence de ce projet et à tout faire pour aider à son accomplissement et sa pérennité.

Cette réalisation et sa pérennité passent, comme le rappelle Jean-Axel DIEUDONNE, par des aspects terre à terre de financement. Elle ne se résume pas uniquement à un budget de 1,5 millions d’investissement dont la moitié financée par prêt bancaire. Le solde l’est par les fonds propres de la Fondation qu’elle entend affecter à un maximum de projets, au sens de l’économie du bien commun développée par notre prix Nobel d’économie,Jean Tirole. Une occasion de rappeler l’importance de chaque don : « 300.000 € de collecte, ce sont 20.000 € par habitant pour permettre à 15 personnes de vivre cette formidable aventure humaine, 200€ par jour à collecter d’ici l’ouverture de la maison dans 3 mois. » Chacun peut y contribuer, en fonction de ses possibilités, pour passer à l’action et démontrer que malgré l’audace ce projet est possible. Alors, « osons le défi »

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Le développement des MVP : la FLS vous présente sa carte 2022 !

Depuis plus de 30 ans, nous venons en aide aux personnes fragiles en favorisant leur insertion par le logement. Vous le savez, nous croyons que l’autonomie se construit dans une dynamique collective et solidaire. Pour cela, nous développons depuis 2015 la solution immobilière des Maisons de Vie et de Partage (MVP), colocations à taille humaine entre personnes fragiles, en cœur de ville. Cette innovation sociale est adaptée à la fois au désir d’autonomie des personnes accueillies, à leur vie sociale et à leur besoin d’un accompagnement professionnel et bienveillant.

Une nouvelle carte

En ce début d’année 2022, nous vous proposons une nouvelle carte de nos projets de Maisons de Vie et de Partage. Elle intègre les évolutions de l’année passée. Face à ces nouveaux défis, nous nous préparons à soutenir et accompagner ces projets d’habitats partagé partout en France.


Avec plus de 7 millions de Français en situation d’exclusion sociale, les initiatives locales émergent dans le paysage de l’habitat partagé. À la FLS, nous apportons notre soutien aux associations et les accompagnons dans leurs projets d’habitats innovants. Nous co-construisons avec elles pour permettre à des publics divers (personnes isolées, âgées, handicapées) de trouver un logement répondant à leur projet de vie.

Des projets et un engagement fort pour 2022

Pour Katiuscia Vitaggio, responsable de la Maison de Vie et de Partage de Lourdes, « quand tu découvres que quelqu’un peut encore croire en toi, ta vie en devient plus riche, plus forte ». La maison En Casa accueille une quinzaine de personnes en situation d’exclusion sociale et a été inaugurée en fin d’année 2021.

Accueillir la fragilité

Actuellement, nous avons fait débuter les travaux de la maison Saint-Lubin, une MVP à destination de personnes avec handicap psychique, en partenariat avec l’association Demeure Saint-Lubin. La maison PARM de Saint-Etienne se lance également dans des travaux, avec l’extension de sa superficie. Cela lui permettra d’accueillir sept habitants supplémentaires en situation de handicap mental d’ici la fin 2022. De même, un autre projet stéphanois est en cours, à destination de personnes âgées autonomes.

Il s’agira d’une MVP composée de quinze logements où les liens sociaux seront quotidiens pour les seniors et la famille chargée de l’animation.

L’année 2022 sera bien remplie pour la FLS et nous nous réjouissons à l’idée de relever ces nouveaux défis!

Vous souhaitez en savoir plus sur nos Maisons de Vie et de Partage ?

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